Revue d’histoire intellectuelle

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Sarah AL-MATARY, L’épilogue des Cloches de Bâle.

Blanc ou oubli des langues de l’Internationale ?

samedi 25 décembre 2021

RESUME
En 1934, Louis Aragon publie son premier roman réaliste, Les cloches de Bâle. L’épilogue décrit le Congrès socialiste international qui s’est tenu dans cette ville en 1912, où se sont rendues des délégations de toute ­l’Europe. C’était l’occasion, pour l’auteur communiste, de donner à entendre ces langues étrangères pour lesquelles il n’avait cessé d’exprimer son intérêt. Cependant Aragon les passe quasiment sous silence, et « lisse » son texte dans un français lyrique. Pour comprendre cette omission, il est nécessaire d’envisager l’œuvre aragonienne sur le long terme, en croisant enquête historienne et analyse stylistique à différentes échelles, car seule l’articulation de facteurs idéologiques et esthétiques explique comment l’écrivain militant se positionne.

ABSTRACT
The epilogue of The Bells of Basel – a omission of the languages of the International
In 1934, Louis Aragon published his first realist novel, The Bells of Basel. The novel’s epilogue describes the international socialist Congress that was held in that city in 1912, attended by delegations from all over Europe. It could have been an opportunity for the communist author to portray these foreign languages, for whom he never ceased to express his interest. However, Aragon basically glossed them over in favor of poetic French. To understand this omission requires that we consider Aragon’s work in its entirety, and cross historical research with stylistic analysis at various levels. Indeed, articulating ideological and esthetic factors is the only way to make sense of the author’s positioning.