Revue d’histoire intellectuelle

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Xavier VIGNA, Les mains calleuses pour des lettres nouvelles ?

Les écritures ouvrières en France à l’orée du xxe siècle

mardi 28 novembre 2017

Résumé
Les écritures ouvrières émanent fréquemment d’autodidactes. Cet accès à la culture « légitime » s’opère parfois par le truchement d’un mentor ou d’une institution savante. Mais le mouvement syndical a œuvré à créer ses propres modes de formation. Les ouvrières ou ouvriers prennent donc la plume pour rédiger des textes très divers (poésies, récits, témoignages, articles de journaux, etc.) qui s’ordonnent cependant autour de trois polarités principales : écritures du quotidien, récits biographiques ou textes militants. Ils répondent ainsi à de multiples fonctions : ils ne visent pas seulement à instruire, mais constituent aussi des modes de lutte et peuvent comprendre une ambition proprement littéraire.

Abstract
Calloused hands for new tales ? Working-class writings in France at the turn of the XXth century
Working-class writings often originated from self-taught writers. The access to “legitimate” culture sometimes took place through a mentor or scholarly institution. But the trade union movement implemented/created its own modes of training. Workers, women as well as men, therefore took the pen to write a whole variety of texts (poetry, stories, testimonials, newspaper articles, etc.) which were organized around three main polarities : daily writings, biographical narratives or militant texts. They thus responded to multiple functions : they were not only aimed at teaching, but also constituted modes of struggle and could include a literary ambition.